gabrielle chanel. manifeste de mode
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Pour la scénographie de l’exposition, nous avons voulu explorer le goût de la mise en scène de Gabrielle Chanel en réinterprétant ou amplifiant certains codes Chanel comme les paravents et les issues dissimulées de l’appartement Rue Cambon, le goût des triptyques, la ligne acérée, les fragments de miroirs, la laque profondément noire… Tous ces éléments sont déclinés au fil de l’expo, détournés, remodelés, adaptés de façon différente dans chaque salle.
L’exposition est portée par la double intention de retracer sur deux niveaux le style créé par Gabrielle Chanel, et de révéler au public les nouvelles salles d’exposition du rez-de-jardin du Musée.
La scénographie s’autorise alors à dissimuler les décors du rez-de-chaussée habituellement très présents, pour mieux faire découvrir les salles voûtées du rez-de-jardin.
Pour la présentation des œuvres, nous avons travaillé à les rendre uniques soit par l’unicité soit par la multiplicité.
Par exemple, nous avons mis en majesté le premier flacon n5 dans une salle et la broche comète dans une autre. Ces deux salles se répondent esthétiquement et spatialement.
La multiplicité peut aussi rendre l’objet unique comme dans la Galerie des Tailleurs ou avec la longue table des bijoux.
Dans d’autres salles, nous avons joué avec la symétrie de l’architecture et la radicalité de la scenographie pour créer de la féerie comme dans la salle finale inspirée de l’année dernière à Marienbad.
Par des portraits projetés, la présence continue de la créatrice ponctue le parcours tout en confirmant la personnification de son style. Nous évoquons les choix toujours incisifs de Gabrielle Chanel par la radicalité d’une scénographie rectiligne, affûtée et précise contenue dans un écrin tour à tour ivoire ou noir.